Coup de vieux : L’origine des papillons (Lepidoptera), ordre d’insectes qui compte à ce jour 160'000 espèces décrites, est beaucoup plus ancienne qu’on ne le pensait jusqu’ici. C’est ce que révèle une étude menée par une équipe de chercheuses et chercheurs internationale comprenant un entomologiste du Muséum d’histoire naturelle de Genève et venant de paraître dans la prestigieuse revue PNAS. Cette étude, fondée sur une approche moléculaire, a permis de reconstituer l’arbre évolutif le plus complet et le plus robuste jamais établi à ce jour pour ce groupe d’insectes. Une des grandes surprises des analyses publiées ce jour est de révéler que les papillons sont apparus il y a environ 300 millions d’années (Carbonifère), soit 100 millions d’années (!) plus tôt que ne le pensaient jusqu’ici les entomologistes. Cette étude suggère que les Lépidoptères se sont diversifiés en même temps que les plantes à fleurs (Angiospermes). Les premiers papillons se nourrissaient probablement de plantes non vasculaires telles que les mousses (Bryophytes) avant de pouvoir se nourrir de nectar et leurs chenilles des feuilles de plantes à fleurs dès le Trias. Les résultats de ces travaux confirment que les papillons de jours sont en réalité des papillons de nuit ayant évolué vers un mode de vie diurne leur permettant de se nourrir du nectar des plantes à fleurs plus accessible le jour que la nuit. En plus de ce spectaculaire coup de vieux à l’ordre des Lépidoptères, une autre grande surprise concerne l’origine des organes auditifs utilisés par de nombreuses espèces de papillons de nuit pour détecter et parfois répondre aux ultrasons émis par les chauves-souris. Jusqu’à présent, il était largement admis que ces organes auditifs particuliers avaient évolué chez les papillons de nuit pour leur permettre d’échapper aux chiroptères capables d’écholocation. Or le nouvel arbre phylogénétique révèle que de nombreuses lignées de papillons de nuit ont développé de tels organes auditifs de manière indépendante bien avant l’apparition des premières chauves-souris au Tertiaire. Ces organes auraient ainsi pu avoir une autre fonction (par exemple dans la reconnaissance de partenaires sexuels ou bien la détection des sons émis par d’autres prédateurs) avant de devenir des organes cruciaux pour détecter la présence de chauves-souris et échapper ainsi à leurs plus redoutables prédateurs.
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