Comment se protégeait-on d’un tel danger à la fin du Moyen Âge? Avec une noix de coco, bien sûr! Jusqu’à l’époque moderne, on prêtait à cette dernière des pouvoirs curatifs magiques. On croyait qu’elle pouvait révéler les éléments pathogènes ou toxiques en les colorant ou en les faisant mousser, quand elle ne neutralisait pas tout bonnement le poison. Les propriétaires de noix de coco pouvaient ainsi se targuer de posséder une arme contre ces ennemis invisibles.
Bibliothèque de l’ETH, e-rara
UNE RARETÉ EXOTIQUE
En Europe, les artisans les associaient à des métaux précieux pour créer des objets de grand prix, union parfaite de la nature et de l’art: les naturalia, œuvres de Dieu, et les artificialia, créations de la main humaine, se trouvaient réunis dans un seul et même artefact.
Nombre de ces trésors trouvaient place dans les cabinets des curiosités de riches aristocrates et étaient exhibés aux visiteurs que l’on cherchait à impressionner, pour leur démontrer la richesse et la culture de celui qui les recevait. Ces collections proposaient une reproduction miniature du monde, mais aussi une réflexion sur la place de l’être humain dans l’univers. En amassant ainsi les objets exotiques, les collectionneurs cherchaient à s’attirer l’admiration et la déférence de leurs hôtes.

Rebecca Sanders, conservatrice au Musée national suisse.