«La fabrique des contes» c’est une nouvelle exposition de grande envergure, à la scénographie immersive, faisant recours tant à l’image qu’au son. Celle-ci va vous procurer une expérience forte et inoubliable. Riche de plusieurs centaines d’objets issus des collections du musée ou de prêts, elle est également généreuse en créations contemporaines : trois illustrateurs et une illustratrice, une costumière et un dramaturge y ont contribué. «La fabrique des contes», c’est aussi une programmation comme toujours intense avec des activités variées destinées à un large public: une panoplie de types de visites, des rencontres, des ateliers et des spectacles. En effet, cette sixième exposition temporaire de grande envergure depuis la réouverture du MEG en novembre 2014, «La fabrique des contes» vient clore un premier cycle qui vous a invité à voyager d’un continent à l’autre au travers les siècles, explorant religion et politique dans la société précolombienne Mochica (2014-2015), abordant la richesse du japonisme bouddhique à la fin du 19e siècle (2015), pour plonger finalement dans la fascination du chamanisme amazonien (2016) et se pencher, ensuite, sur l’histoire des arts aborigènes et des insulaires du détroit de Torrès aux 20e et 21e siècles (2017). Et où, finalement, en 2018, vous avez été entraîné-e-s dans le monde des religions de l’extase en Afrique. Il existe des contes partout dans le monde, on le sait, mais sur le Vieux Continent, leur histoire est tout à fait particulière, puisqu’à l’heure de la naissance de l’ethnographie européenne, ils ont été collectés comme un exemple incontournable de ce que nous appellerions aujourd’hui notre « patrimoine immatériel». Bien d’autres institutions, notamment les bibliothèques, se sont déjà attelées avec succès à l’exercice de produire une exposition sur les contes. Ainsi, il nous a paru évident que si l’on voulait regarder le conte avec les yeux de l’ethnologue, on devait l’observer sous toutes ses coutures, et pas seulement lorsqu’il est paré des «habits» chatoyants que confère une belle édition, une forme que pourtant il endossa très tôt. Le MEG explore l’univers magique des contes Les contes sont loin d’être réservés aux enfants, et pas aussi innocents qu’ils n’y paraissent. Avec sa nouvelle exposition «La fabrique des contes», le MEG met en lumière les récits traditionnels populaires européens. À partir de 2019, le public pourra plonger dans le monde fantastique des contes, découvrir leur histoire ainsi que les multiples instrumentalisations dont ils font l’objet. «Il était une fois...» Chacun de nous connaît des histoires commençant par ces quatre mots. De la Finlande à la Méditerranée, des pays celtes aux Balkans, les contes font partie de notre patrimoine commun. Ils appartiennent à l’imaginaire collectif. Dans sa nouvelle exposition, le MEG explore cet univers à la fois très familier et totalement fantasmatique. Dans «La fabrique des contes», les visiteurs et visiteuses sont projetés dans une atmosphère surprenante, où huit contes, méconnus du grand public, sont mis en scène dans des «théâtres de l’imaginaire». Lanternes magiques, dioramas, miroirs, illusions d’optique et changements d’échelle permettent de vivre une véritable expérience sensorielle et de s’affranchir des règles du monde réel. Pour l’exposition, l’équipe du MEG a invité Fabrice Melquiot, écrivain et directeur du théâtre Am Stram Gram, à réécrire des versions contemporaines de ces récits traditionnels. Leurs enjeux restent cependant d’actualité: la difficulté de trouver un conjoint, le rapport à la nature et à la mort, ou encore la soif insatiable de pouvoir. Des objets provenant des collections européennes du Musée mettent en valeur ces contes et quatre illustrateurs ont été invités à leur donner vie à travers des dessins, peintures et papiers découpés. L’exposition révèle également l’histoire européenne de cette tradition orale, dont il existe presque autant de variantes que de récitants. Collectés dès la Renaissance, les contes se voient ainsi figés dans des versions écrites correspondant aux attentes du public de l’époque. Qui voudrait lire aujourd’hui cette mouture du Petit Chaperon rouge où l’enfant mange la chair de sa grand-mère, tuée et rôtie par le loup? « La fabrique des contes » dévoile aussi l’envers du décor, la propagande et la manipulation. Le public découvre comment les contes ont été recueillis, réinterprétés ou utilisés en fonction du contexte historique et de ce qu’on voulait leur faire dire. En témoignent le modelage et le façonnage de ces récits à des fins politiques et militantes. Tel le parti nazi qui produit des films transposant les histoires des frères Grimm dans l’Allemagne des années 1930. Ou le mouvement féministe qui fait de la sorcière une figure antipatriarcale. Souvent à portée morale, ces récits permettaient d’inculquer aux enfants les vertus de la société bourgeoise. Aujourd’hui encore, chacun peut interpréter les contes à sa manière, et y projeter ses propres valeurs... Les commentaires sont fermés.
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Juillet 2024
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