THEÂTRE, CAROUGE

Pièce en plastique /  Stuck Plastik 
De Marius von Mayenburg, mis en scène par Daniel Wolf
AU Théâtre Alchimic, 10 rue Industrielle, Carouge
Du 18 février au 5 mars a été un véritable succès !

L’oeuvre agrège des matières théâtrales composites, telles la comédie de boulevard, la fable politique façon Brecht, le symbolisme de Strindberg, le « théâtre du quotidien »... Et côté intrigue, le récit fait son miel des aléas qui jalonnent nos existences civilisées... tout y passe : profession, couple, sexualité, adolescence, éducation, voyeurisme, dépression, argent, exploitation, préjugés sociaux, angélisme politique, humanitarisme, art, imposture... 

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"Michael et Aurélie sont sur le point de craquer. Il est chirurgien, elle est l’assistante d’un artiste fameux, Serge Haulupa. Ils ont un fils adolescent, Vincent, vidéaste indiscret à ses heures. C’est un couple moderne, libéral de gauche vraisemblablement. Débordés, ils décident d’engager une aide de ménage, Jessica Schmitt. Cette femme « taiseuse » devient vite un élément essentiel de la vie familiale. En plus des nettoyages, de la cuisine, de la vaisselle, des devoirs scolaires du fils, elle doit aussi prêter une oreille complaisante aux querelles conjugales. 

Qui est Jessica ? Y a-t-il quelqu’un qui s’en soucie ? D’ailleurs, comment se comporte-t-on lorsqu’on se retrouve dans un rôle d’employeur, après avoir milité pour les droits sociaux des exploités et des déshéritées ? 
Et que fait au juste l’artiste conceptuel Haulupa ? Comme un frelon importun, il ne cesse de faire irruption dans le foyer de son assistante et prend un malin plaisir à bousculer l’équilibre familial. Mais lorsqu’il découvre Jessica Schmitt à genoux sur le carrelage, il imagine aussitôt uns série d’installations dont elle sera la performeuse : l’attrayante femme de ménage exécutera en public les mêmes tâches qui lui incombent quotidiennement chez ses patrons. À savoir, frotter et récurer la crasse produite par la civilisation capitaliste... 
Une comédie éblouissante sur fond d’humiliation ordinaire, et qui malmène nos idéaux sur la famille, sur l'art et sur la société. Marius von Mayenburg a l’humour vache : il met le doigt dans la plaie de nos contradictions et de nos misères d'Occidentaux nantis.", tel est le pitch.

​Le théâtre miroir du monde*
Marius von Mayenburg nous tend un miroir dans lequel nous ne pouvons manquer de nous reconnaître. Son œuvre nous regarde. Dans le sillage des plus grands auteurs de théâtre, Mayenburg crée de troublants effets de réel en disposant des jeux de miroirs à l’intérieur de ses fictions. Ici, l’action se duplique dans sa propre narration ; la vidéo de Vincent en saisit des reflets cachés ; les coûteuses toilettes d’Aurélie passent de corps en corps... Et la représentation elle-même se clôt sur la perspective de son double, qui serait une performance à laquelle songe l’artiste plasticien Haulupa... et dont le titre serait Stück Plastik...

La mise en scène
La pièce est un chef d’œuvre. On cherchera d’abord à la servir, comme on servirait un maître, puis on la servira comme un repas préparé avec amour. Les sources stylistiques (comédie/fable/quotidien/symbolisme) qui irriguent le texte ont guidé le choix des meilleurs interprètes et déterminé les décisions scénographiques. Le texte est une machine à jouer d’une richesse exceptionnelle ; le cœur de notre travail sera la direction de jeu.
Mayenburg prévoit une présence active de la vidéo, et cela doublement : l’artiste Haulupa y expérimente ses concepts et l’adolescent Vincent y fixe sa passion voyeuriste.
Nous prévoyons de recourir essentiellement au mapping, soit des séries de projections ponctuelles, durant les transitions notamment, surdimensionnées relativement aux protagonistes en scène et invisibles d’eux. Nous composerons des images plus subjectives qu’objectives ; leur motif obsessionnel sera la femme de ménage au travail épiée par la caméra du fils de la famille. Il faut dire que lui-même et Jessica, chacun à sa façon, vont spectaculairement évoluer durant le cours de l’intrigue ; mais cela ne devient évident qu’à la fin de la pièce. Quelques indices des mutations à l’œuvre parsèmeront nos projections géantes.
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La distribution :
Caroline Gasser - dans le rôle d’Aurélie Mariama Sylla – dans le rôle de Jessica Mauro Bellucci – dans le rôle de Michael Bastien Blanchard – dans le rôle de Vincent Roland Vouilloz - dans le rôle de Haulupa Mise en scène : Daniel Wolf
Traduction : Mathilde Sobottke Scénographie, lumière : Michel Faure
Vidéo et mapping : Robert Nortik
Costumes : Trina Lobo
Accessoires et assistanat : Milva Hayoz
Une production du Théâtre des Beaux Jours