HISTOIRE : A LA VEILLE DU DEBARQUEMENT

A L'AUBE DU D-DAY

Par Colette de Lucia


6 juin 1944, les Alliés attaquent le "mur de l'Atlantique" :  le corps expéditionnaire composé de dizaines de milliers d'hommes et des milliers de tonnes de matériel de guerre débarquent sur un littoral dépourvu de ports en eaux profondes. Et tout cela, sans que l'ennemi ne s’en aperçoive, bravant des eaux envahies de mines. C’est inimaginable et cela restera gravé à jamais dans nos mémoires. Feedback sur les jours qui ont précédé le Débarquement normand, pour comprendre cette page fantastique et sanglante de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale.

Après la victoire de Stalingrad, Staline réclame impérativement l'ouverture d'un « second front » à l'ouest, ce qui attise le différend stratégique anglo-américain. Car les Britanniques veulent « nettoyer la Méditerranée » et libérer l’Europe centrale tandis que les Américains accordent la priorité au débarquement pour libérer l’Europe occidentale. Sur les conseils du Général Marschall, Winston Churchill se rallie finalement au projet américain, convaincu de soulager les armées soviétiques. 

Sous le nom de code « Overlod », le débarquement, préparé dans le plus grand secret en Angleterre, dès 1943, est placé sous le commandement du général américain Dwight Eisenhower. Les Alliés vont attaquer le « mur de l'Atlantique », autrement dit débarquer sur une côte occupée par les Allemands depuis quatre ans.  Ce qui avait donné aux forces allemandes, qui disposaient à l'ouest de 58 divisions, extrêmement mobiles, et 250 000 hommes, formés en dix-sept autres divisions, placés sous le haut commandement du feld-maréchal Rommel, tout le temps pour mettre en place des tas d’obstacles.

Rien n’était joué d’avance, face à un ennemi retranché dans ses casemates de béton et puissamment armé. D’autant qu’en août 1942, à Dieppe, une première offensive s’était soldée par la perte de 4000 hommes, tués, blessés ou faits prisonniers. Grâce aux informations fournies sur le terrain, par la résistance normande, et ce depuis l’été 1940,  les Alliés détenaient une masse de renseignements sur le dispositif de défense ennemi. En outre, des avions avaient pris des photos et des sous-marins avaient exploré les rives, de telle sorte que les Alliés possédaient une parfaite connaissance du terrain et des lignes de défenses allemandes.

La planification d'une opération d’une telle envergure  a été menée avec une très grande minutie. La logistique dans cette opération et la résolution de problèmes complexes comme celui des études météorologiques ont été déterminantes. Imaginez: il leur a fallu construire des bateaux capable de transporter les soldats et les tanks jusqu'aux plages, rassembler une flotte gigantesque, de simples péniches embarquant trente hommes jusqu’aux cuirassé de 30 000 tonnes; entraîner les troupes à la guerre amphibie, déjouer les plans des Allemands pour qu’ils pensent que l'attaque se déroulerait ailleurs…

Ce débarquement, les Calvadosiens l’avaient espéré et redouté à la fois. Comment pourrait-il en être autrement pour les Caennais qui avaient vécu septante-trois jours d’angoisse sous une pluie d’une centaine de milliers d’obus, faisant plusieurs milliers de morts, et une dizaine de milliers de logements détruits? Sur les plages du Calvados, des caissons en béton armé faisant office de brise-lames étaient en place; à l'intérieur de ces rades, tout un réseau de docks et de chaussées flottantes permettait le débarquement du matériel et des hommes. En face d'Arromanches, « Port Winston », resté opérationnel bien après la bataille de Normandie, fut une des clés de la victoire en Europe.

A l'aube du fameux 6 juin, une formidable armada, composée de 250 000 hommes et quelque 7000 péniches et navires se met en route, tandis que plus de 600 bombardiers décollent d'Angleterre pour anéantir les stations radars et les batteries d'artillerie allemandes. Un peu plus tôt dans la nuit, les forces de l’air se déploient: des unités parachutistes sont larguées à l'intérieur des terres.  Encore plus tôt, l'armada s'était rassemblée au large de l'île de Wight. La mer était trop mauvaise pour que les Allemands croient à l'imminence d'une opération de grande envergure. Pourtant, au soir du 6 juin, 150 000 hommes avaient pris pied sur le sol français et 3 000 autres avaient perdu la vie.

D-Day, Normandie 1944 : film de Pascal Vuong, sorti en exclusivité à La Géode à Paris le 2 avril 2014 et sortira en juin 2014 dans le monde entier. Il sera projeté lors d'une soirée exceptionnelle au Zénith de Caen le 6 juin,sur écran géant et en 3D, puis dans le monde entier. Son mode de diffusion exceptionnel dans les nombreuses salles Imax et autres écrans géants permettra de faire connaître l’histoire du débarquement et la Bataille de Normandie bien au-delà de nos frontières.

© Robert Capa †