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​Espace Mittelland romand
​NE, FG, JU

LA CHAUX-DE-FONDS ET ENVIRONS

30/10/2019

 

Echappées belles à la
​
Chaux-de-Fonds

A la découverte de son riche patrimoine
Par Colette de Lucia (texte et photos)

Inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, depuis 2009, pour son urbanisme horloger, la Chaux-de-Fonds recèle un patrimoine extraordinaire, dû à sa tradition horlogère et à son architecture urbanistique incomparable, mais aussi grâce à l’empreinte qu’a laissé un créateur universel du nom de Le Corbusier, laissant à la postérité des villas blanches et une architecture pour émouvoir, et enfin, à l’Art Nouveau, hérité des patrons horlogers et de leurs représentants de commerce. Car ici, c’est l’histoire qui a fécondé cette Métropole horlogère à nulle autre pareille. Focus donc sur ces multiples attraits qui font de la Chaux-de-Fonds une ville tout-à-fait unique en son genre, à découvrir absolument.

Il faut savoir que la Chaux-de-Fonds n’est pas une ville comme les autres. Erigée par la main de l’homme à mille mètres d’altitude dès le Moyen-Âge, ses habitants ont su dompter la nature: des Neuchâtelois, tout d’abord, puis nombre de Suisses venues d’autres contrées, ainsi que des étrangers, tous riches de leur culture et d’un savoir-faire, notamment dans le domaine de l’horlogerie, ont fait ainsi d’elle la troisième ville de Suisse romande avec ses 38 625 habitants aujourd’hui.
Photo
Un urbanisme horloger incomparable
Capitale horlogère, la Chaux-de-Fonds possède un urbanisme à part, complètement façonné par le travail et l’âme d’horlogers qui vivaient sur les lieux même où ils travaillaient. Raison pour laquelle les demeures sont configurées avec une partie dédiée à leur atelier. Car ici, l’urbanisme a épousé l’histoire.

En effet, cette ville doit cet urbanisme horloger à son destin tragique: tout est parti d’un incendie fulgurant qui a ravagé entièrement la cité au mois de mai 1794. L’eau manquait… Elle n’est d’ailleurs arrivée qu’en 1888. De tradition horlogère, la ville a dû être rebâtie  à partir de 1835, grâce à Charles-Henri Junod, inspecteur cantonal des Ponts et Chaussées, selon son plan urbanistique comprenant un axe central avec, tout autour, des rues perpendiculaires afin de pouvoir aisément déneiger les rues au cœur de l’hiver afin d'y circuler librement, d'une part, et d’autre part, d’orienter les ateliers en direction du soleil pour que les horlogers aient un maximum de lumière.

PhotoMusée des Beaux-Arts - photo © Colette de Lucia
​Cet urbanisme horloger, unique au monde, a été assorti de constructions de chemins de fer, de bâtiments publics, grâce au soutien financier de riches horlogers offrant les conditions optimales à cette métropole horlogère pour faire éclater sa créativité et lui faire connaître un rayonnement dans tout l’Arc jurassien et bien au-delà de ses frontières. Pour aller à la découverte de cet urbanisme horloger, vous pouvez faire la visite, le nez en l’air le plus souvent, pour admirer les façades de ces bâtisses du XIXe siècle, dédiées à l’horlogeries (des visites guidées de 2h se font toute l’année sur simple demande auprès de Tourisme neuchâtelois).

​Ainsi le visiteur peut découvrir moult lieux et bâtiments dans cet urbanisme essentiellement horloger, comme l’Ancienne Halle aux enchères (rue Jaquet Droz 23), un lieu d’accueil chargé d’informer, donnant à voir et à connaître l’ensemble du patrimoine de cette Métropole horlogère qu’est devenue la Chaux-de-Fonds. On n’y manquera pas de visiter le Musée international d’Horlogerie où l’on peut y admirer une fabuleuse collection des plus belles pièces d’horlogeries des siècles passés, parmi les quelque quatre-cents pièces qui y sont présentées. Une remontée dans le temps impressionnante!

Citons également, entre autres bâtiments remarquables à visiter: le Musée d’Histoire (31 rue des Musées), abrité dans une belle maison de maître du milieu du XIXe siècle; le Bâtiment (85-87 rue Doubs), flanqué d’un important atelier, construit en 1887: il est l’exemple même de la construction-type mi-habitation mi-atelier horloger que l’on retrouve ici et là dans toute la ville.

Vous pourrez admirer également une bâtisse très ancienne (1648), qui n’est autre qu’une ancienne ferme (110 rue du Nord), typique des fermes bâties dans les montagnes neuchâteloises. Elle constituait l’habitat traditionnel de familles entières avec une partie dévolue au bétail et l’autre à l’habitation. C’est dans ce corps de ferme que plusieurs horlogers de renom aujourd’hui ont démarré leurs carrières. Notamment Pierre Jaquet-Droz (1721-1790). C’est aussi là qu’Henri Hausler y a travaillé en tant que graveur indépendant aux alentours de 1913.

Et enfin, on peut commencer ou finir la visite - au choix - par la Tour Espacité dont l’accès est gratuit. Elle offre du haut du 4e étage (en ascenseur) une vue fantastique qui embrasse toute la ville avec son centre linéaire, au cœur duquel se trouve l’ancienne cité et cet incroyable et gigantesque damier de rues datant toutes du XIXe siècle. Au sortir de la Tour Espacité, sur la gauche du Café Forum, sous l’immeuble, vous pourrez jouir, du haut de la rue, d’une belle perspective, avec en point de mire l’Ancien Collège industriel, un très bel édifice bâti en 1876.
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PhotoCharles-Edouard Jeanneret dit Le Corbusier (AFP)
Sur les pas de Le Corbusier
C’est dans cette ville que Le Corbusier est né le 6 octobre  1887 et y a  fait ses premières armes. Il a été sans nul doute le plus grand architecte du XXe siècle!

Charles-Edouard Jeanneret, de son vrai nom, est entré en 1902 à l’Ecole d’Art de La Chaux-de-Fonds, spécialisée dans les métiers de la décoration et de la gravure des montres. Il se révèle être un habile graveur et obtient un diplôme d’honneur à l’exposition de Milan. Il s’inspire des formes naturelles qu’il a puisées dans les forêts et pâturages de montagnes qu’il aimait à parcourir. Très vite et sur les conseils de Charles L’Eplattenier, un maître exceptionnel, qui avec ses autres élèves les entraîne à dessiner dans les sous-bois et les prairies du Jura, va jouer un rôle capital dans l’avenir du jeune homme.

Devenu directeur de l’école d’Art, L’Eplattenier inscrit son enseignement dans un courant naturaliste proche du mouvement de l’Art Nouveau, se démarquant ainsi des influences historiques et académiques. Un courant qui envahira toute l’Europe. Fortement influencé par l’enseignement de ce maître pour lequel il éprouve une grande affection, le jeune Charles-Edouard Jeanneret va connaître une véritable mutation dans sa personnalité et son avenir professionnel. En 1920, il modifie le nom d’un ancêtre du côté maternel ayant vécu en Belgique « Le Corbésien » en « Le Corbusier », nom sous lequel il signera ses articles et ses livres, puis ses œuvres plastiques et ses projets architecturaux.

​Attiré par la peinture mais souffrant de troubles visuels, Charles-Edouard Jeanneret  se laissera persuadé par L’Eplattenier de ne pas continuer dans cette voie et d’accepter, bien à contrecœur, de devenir architecte, parce que du haut de ses seize ans, il détestait ce métier. Il cède à son injonction et s’engage dans l’architecture en entrant dans le cours supérieur d’art et de décoration. Il reconnaîtra plus tard que ce remarquable maître l’a arraché à un destin médiocre. Durant les deux années qu’il y passera, il lui est offert un premier projet architectural, commandé par Louis Fallet, maître graveur et membre de la Commission de l’école d’art, et il réalise sa première construction: la villa Fallet ! Lui qui s’est considéré comme un ignare, au début. Alors, il est devenu un travailleur infatigable, un écrivain forcené, un jeune prêt à saisir toutes les opportunités. C’est ainsi qu’il a construit sa première maison à dix-sept ans seulement! Et dès lors, il n’aura de cesse de concevoir et de bâtir.

PhotoMontage de photos (à la Maison Blanche) © Colette de Lucia

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​Mais le jeune homme ressent le besoin d’élargir ses horizons et grâce à ses premiers honoraires perçus pour sa participation à la construction de la villa Fallet, il entreprend le premier de ses grands voyages et avec son meilleur camarade, Léon Perrin, étudiant en sculpture, il se rend en Toscane dont L’Eplattenier lui avait tant fait l’éloge. Puis il séjourne à Florence. De Florence, il se rend à Ravenne, Bologne, Vérone et Venise, puis Budapest et Vienne. Il gagne Nuremberg, Munich, Strasbourg, Nancy et Paris, où il s’y installe. Inlassable voyageur, il écrit prend des notes dans de ses calepins, lit énormément. Bref, il rencontre des gens importants qui vont être déterminant pour sa carrière. Il éprouve pourtant le besoin de passer encore cinq ans à la Chaux-de-Fonds avant de couper ses racines jurassiennes et de s’installer à Paris. Le Corbusier est sur le point de percer!

Son voyage en Orient en 1911 avec son camarade d’études, Auguste Klipstein, historien d’art préparant une thèse sur le Greco, est une révélation pour Charles-Edouard, l’enfant des monts du Jura. Il remplit de croquis des quantités de petits carnets qui ne le quittent jamais. En Serbie, en Roumanie, en Bulgarie, il s’intéresse aux architectures rurales, populaires, anonymes. Il est fasciné par les formes simples, éclatantes de blancheur, il est ébloui par la lumière  qui se dégage de la géométrie rigoureuse où triomphent carrés, cubes et sphères.

​En fait, son imagination féconde s’est nourrie au cours de ses voyages innombrables. En témoignent ses nombreux écrits, car contrairement aux autres grands architectes, il est celui qui - par son goût profond pour la lecture et l’écriture -, a couché sur le papier toutes ses impressions, ses idées, ses analyses après les avoir dessinées sur le calque ou mises en œuvre sur le chantier. Celle qui reste maîtresse entre toutes est celle-ci: « L’architecture, c’est fait pour émouvoir ».

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La Maison Blanche, construite par Le Corbusier - photo © Colette de Lucia
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Photo de Le Corbusier - © Colette de Lucia
A l'aube du XXe siècle, on assiste à un moment crucial de mutation de la société, , avec l'émergence de la mécanisation, de l’industrialisation, les progrès de la science, les possibilités techniques qu’offrent l’acier, le béton. Tout cela concoure à un changement novateur dans l’esprit des architectes et ingénieurs en charge de la construction. Lui, Le Corbusier, en observateur attentif va être influencé par ce qu’il voit: des avions traversant l’Atlantique, d’immenses paquebots sillonnant les océans… Il se dit alors que cela pourrait s’appliquer également aux maisons, aux bâtiments, aux villes! « La maison est une machine à habiter » a-t-il écrit, une pensée audacieuse qui fut aussitôt fustigée.

Sa manière d’envisager son métier est humaniste, n’en déplaisent à ceux qui l’ont critiqué. Il considère en effet que l’architecture doit être au service des hommes, des femmes, des familles. Elle doit produire un cadre de vie résolument beau, confortable, bien réfléchi, et fonctionnel. De telle sorte que le soleil puisse pénétrer par les fenêtres, trouver les places idéales pour chaque pièce. Pour lui, " le logis, c’est la clef ". Il va rapporter ce cadre de vie individuel au collectif en faisant œuvre d’urbanisme, convaincu que l’urbanisation est la mission même d’une société. Ainsi il va édifier dans sa région natale, puis dans le monde (Paris, Alger, en Indes…).

Parmi les œuvres réalisées par Le Corbusier, citons la villa Jeanneret-Perret, appelée la "Maison blanche", qui peut se visiter sur rendez-vous, ainsi que le Cinéma Scala, la villa Turque, la Villa Stotzer et la Villa Jacquemet, que l'on peut voir seulement de l'extérieur. La « Maison blanche »  est la première villa que Le Corbusier a construite pour ses parents en 1912. Elle a été classée monument historique d’intérêt national en 1979, et l’Association Maison blanche, créée en 2000, en est maintenant propriétaire. C'est cette même Association qui en a assuré la restauration grâce à des fonds publics et privés, puis l’a ouverte au public en 2005.
PhotoMontage de photos © Colette de Lucia - Cimetière et Crématoire
Art nouveau et Style sapin
La Chaux-de-Fonds est non seulement la capitale horlogère de la Suisse mais elle constitue aussi un important Centre d'Art nouveau. Cet Art nouveau est né en réaction contre l’académisme et l’éclectisme pour trouver sa seule source d’inspiration dans la nature. Ce mouvement apparaît à la fin du XIXe et au début du XXe, siècle, avant la guerre de 14-18. Il ne faut pas  le confondre avec l’Art Déco qui lui, s’est développé après la guerre de 14-18 aux environs de 1920. L’Art nouveau est celui des façades en courbes, des lignes ondoyantes, des longues lianes, de fruits et de fleurs, de jolie nymphes aux longs cheveux, souvent représentées de manière alanguies. Les artistes de l’Art nouveau trouvent leur expression au travers de l’architecture, la peinture, la décoration d’intérieure et dans les arts dits mineurs. Ce style hétérogène connaît un succès retentissant lors des expositions universelles et font des émules de par le monde. 

L’Art nouveau dont l’idéal utopique est de cultiver la beauté dans tous les aspects de la vie quotidienne, entre autres dans les techniques de construction et de décoration, a trouvé une voie royale dans la Nouvelle Métropole horlogère, notamment au travers du Style Sapin. Si le Style Sapin s’est imposé en maître dans la cité, c’est grâce à Charles L'Eplattenier (1874-1946), artiste peintre, architecte, sculpteur et décorateur suisse, devenu directeur de l’école d’Art de La Chaux-de-Fonds, qui était passionné par ce mouvement et l’a enseigné à ses élèves dans le cours supérieur qu’il a créé en 1905. Ce programme comprenait l’enseignement des fondements théoriques de l'Art nouveau international et de l’étude de la nature, au travers de sa faune et de sa flore, sources d’inspiration première. Et L'Eplattenier a adapté ces théories fondamentales de l'Art nouveau à la flore locale, constituée de forêts de sapins, de prairies fleuries, en créant le Style sapin.

Ce Style Sapin s’applique aux motifs décoratifs typiquement chaux-de-fonniers que les anciens élèves de Charles L'Eplattenier ont réalisé. A noter: la Ville de La Chaux-de-Fonds est devenue membre du Réseau européen Art nouveau Network depuis 2005 et membre du Bureau de la Route européenne du modernisme depuis 2007. C’est ainsi que l’on a vu fleurir des créations multiples, comme les boîtes de montres, des arts décoratifs variés et évidemment des œuvres architecturales, comme la villa Fallet, conçue en 1906 par Le Corbusier,  et le Crématoire (1909-1910), les deux principaux chefs d’œuvre de la Chaux-de-Fonds ! Au cours d'une visite guidée à travers la ville, il vous sera donné d'admirer de magnifiques décorations Art nouveau, telles que des cages d'escalier, des vitraux, des balcons et le fameux crématoire, fleuron du style Sapin, sur simple demande à Tourisme neuchâtelois.


© Colette de Lucia



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